Dudelange, le sang et les larmes

Les Dudelangeois peuvent savourer leur qualification pour le deuxième tour de l’Europa Conference League après un match retour d’une intensité folle, hier soir, à Dublin, face à St Patrick.

Les visages étaient marqués, hier soir, quelques minutes après un match dont on ne parvient toujours pas à définir avec les bons mots. Car le F91 Dudelange est passé par toutes les émotions pour se sortir du bourbier qui s’annonçait en arrivant au Richmond Park, l’antre du St Patrick’s Athletic. « Les gars ont fait preuve de beaucoup de caractère alors qu’il y avait une grosse pression » évoquait hier soir Jamath Shoffner, heureux de la qualification. « On savait que si on arrivait à garder le ballon, on pouvait être dangereux. C’était très difficile de faire ces vingt premières minutes. Je voulais qu’on les presse, qu’on aille les chercher, et c’est ce qu’on a fait. » Et pour cause, le F91 a géré son début de match d’une main de maître en se montrant précis, incisif et tueur à l’image de Oege-Sietse Van Lingen, auteur du premier but sur sa première frappe. « Je savais qu’on allait marquer et je l’avais dit au vestiaire avant le match. On est très bon en transition. On est capable de marquer peu importe la situation » poursuivait Shoffner. Cet état d’esprit s’est prolongé même après l’ouverture du score. « Ce n’est pas notre philosophie de jeu d’attendre derrière. On savait que les 20 premières minutes, ils allaient pousser à fond parce qu’ils ont le public avec eux. On a tenu, on a même fait mieux que ça » confiait Sylvio Ouassiero, éreinté après un match plein.

Van Lingoal

Le match basculait pourtant de l’autre côté quand Desprez négociait un ballon aérien de la pire des manières et marquait dans son propre camp. « Un but évitable » qui ne les a pas pour autant assommé, au vu des innombrables situations crées en première mi-temps. Le début de seconde période était pourtant bien plus délicat pour les Dudelangeois. « On a parfois subi dans le match » avouait Ouassiero, avec comme point d’orgue le deuxième but irlandais, à l’heure de jeu. « On doit mieux gérer certains moments du match, être moins porté par nos émotions. Je ne voulais pas de bloc bas et les attendre mais plutôt aller les chercher » précisait Shoffner.

Sur un approximation irlandaise, Dudelange en profitait et Van Lingen clinique, s’offrait un doublé pour la deuxième fois. La fin de match entre un St Patrick affalé devant le but dudelangeois et un F91 au bord de la rupture pouvait laisser prétendre au pire, mais le Néerlandais, d’une lucidité désarmante après 96 minutes, crucifiait le club dublinois. Son coach louait ses qualités quelques minutes après la rencontre. « C’est un attaquant qui peut marquer des deux pieds, il est très intelligent dans les espaces, il apporte constamment le danger aux abords du but et c’est un très bon finisseur. » En seulement deux matchs, le Néerlandais a inscrit quatre buts, deux de chaque pied et souvent dans des situations différentes, prouvant une qualité indéniable de finisseur hors pair. « La façon dont nous voulions jouer pouvait lui laisser beaucoup de chances devant le but, et il l’a montré ce soir. » On ne sait pas qu’elle aurait été l’issue de ce match sans lui, mais la prestation des Dudelangeois couplée à l’efficacité de son nouveau numéro 9 ont formé, non sans souffrance, le cocktail parfait, hier soir, pour se qualifier pour le prochain tour. Mais plus dure est la bataille, plus belle est la victoire.