Avec un 10 sur 12, Mamer a admirablement bien lancé sa saison. Mais Dean Léen, le coach du FCM32, ne veut surtout pas s’enflammer. Celui qui la saison dernière avait défrayé la chronique en troquant sa casquette de président pour celle de T1 est revenu avec nous sur le mercato estival et sur les clés […]
Avec un 10 sur 12, Mamer a admirablement bien lancé sa saison. Mais Dean Léen, le coach du FCM32, ne veut surtout pas s’enflammer. Celui qui la saison dernière avait défrayé la chronique en troquant sa casquette de président pour celle de T1 est revenu avec nous sur le mercato estival et sur les clés de cette entame réussie, tout en dressant ses objectifs de la saison.
« Nous sommes en plein chamboulement générationnel »
De l’extérieur, on a l’impression que le FC Mamer 32 s’est cherché toute la saison dernière, mais que désormais, la machine est bien lancée. Qu’en pensez-vous ?
La saison dernière était un peu spéciale. Je suis passé de président à entraîneur. Ça a été un peu un choc pour certains. On m’attendait un peu au tournant. Au début, tout s’est bien passé, mais au fur et à mesure que la saison avançait, le manque de profondeur de l’effectif s’est fait ressentir.
La défaite contre Beggen (n.d.l.r. 3-2) nous a ensuite complètement anéantis. Une victoire nous aurait permis de rester dans la course pour le Top 4, mais c’est le contraire qui s’est produit et comme le maintien était déjà acté, on s’est retrouvés à jouer des matchs sans enjeu. Pour cette saison, il nous fallait absolument du sang neuf. Nous sommes en plein chamboulement générationnel. Certains joueurs importants ont raccroché les crampons. Pour les remplacer, on cherchait des joueurs qui avaient encore davantage faim de victoire et qui montraient la bonne mentalité.
Passer de président à coach, ce n’est quand même pas très commun…
On était avant-dernier après 10 matchs. On décide de stopper la collaboration avec Manuel Cuccu et alors se pose la question de qui mettre à la place. Je ne voulais pas chercher un nouvel entraîneur et pour ma part, j’avais toujours dit que je reviendrai un jour sur le terrain en tant que coach. J’ai senti que c’était le bon moment. Il y a des moments dans la vie où il faut arrêter de commander aux autres et faire le travail soi-même… C’était risqué, mais cela correspond parfaitement à ma nature.
« Arthur Rao, c’est une belle histoire »
Parlons un peu de votre mercato estival. Vous avez été chercher de jeunes offensifs avec Léo Montout et William Rodrigues. Est-ce que c’est justement dans la profondeur de l’effectif au niveau des joueurs offensifs que le bas blessait la saison dernière ?
Je dirais que la saison dernière en attaque, nous avions un bon niveau technique, mais il nous manquait de la vitesse. Trouver des offensifs véloces était pour moi l’un des objectifs principaux du mercato. William était l’une de mes cibles principales parce que c’est un bon gars muni d’une excellente mentalité et en plus, il s’entend parfaitement avec Igor Teles Santos. Pour ce qui est de l’arrivée de Léo Montout, on a eu de la chance. Vincent Di Gennaro (n.d.l.r. le T2) a des contacts réguliers avec le FC Metz. Il a appris que Léo était disponible et on lui a proposé de faire un entraînement. Là, j’ai directement compris que je le voulais dans l’équipe. Très bonne mentalité. Excellente formation. C’est à mes yeux un très bon transfert et on a de la chance de l’avoir. Mais n’oubliez pas non plus Blaise Baillet qui a une superbe attitude et qui a d’excellents principes. Pour lui, une parole, c’est une parole.
Il y a d’autres postes où vous avez trouvé une solution en interne. Je pense à la place de gardien…
Arthur Rao, c’est une belle histoire. Je le connais depuis qu’il est tout petit. Quand je suis entré dans le comité, lors de la saison 2020/2021, j’ai vu qu’il végétait dans le noyau des cadets. J’ai tout de suite insisté pour qu’il fasse partie de l’équipe première parce que je voyais bien qu’il deviendrait à terme notre gardien numéro 1. J’ai demandé à Mike Federspiel de le prendre sous son aile. À l’époque où j’étais encore président et où Arthur avait des velléités de départ, quand on est jeune on s’impatiente rapidement, je lui ai dit que je croyais en lui et qu’aussi longtemps que je serai au club, qu’il n’ira nulle part. J’ai beaucoup poussé à ce qu’il continue ses études dans la région et je suis ravi qu’il m’ait écouté. Quand j’ai pris le rôle de T1, Mike Federspiel était un peu dans le creux. J’ai instauré une tournante, mais après quelques matchs, Mike avait retrouvé un excellent niveau et je lui ai rendu le statut de numéro 1. J’ai dit à Arthur qu’il devait en profiter pour se concentrer sur lui-même et progresser et que s’il évolue à un bon niveau la saison d’après, qu’il serait investi en numéro 1. Mais ce n’est pas un chèque en blanc. Il doit montrer qu’il a le niveau pour tenir ce statut. C’était tout un process dont la clé était la patience. Je pense qu’on a entre les perches un jeune joueur qui est capable de s’installer durablement. Il a fait beaucoup de progrès dans la technique. Il a beaucoup travaillé en salle pour développer sa carrure et améliorer ses qualités athlétiques. Là, où il doit encore faire des progrès, c’est dans sa communication verbale et non-verbale pour s’imposer dans l’équipe comme leader.
« 50% des buts tombent sur phases arrêtées »
En parlant de travail, justement, l’un des points où Mamer est le plus redoutable en ce début de saison, ce sont les phases arrêtées. Est-ce que ce réalisme découle d’un travail particulier à l’entraînement ?
Dans le football moderne, environ 50% des buts tombent sur phases arrêtées. En tant qu’ancien numéro 10, j’ai toujours accordé une grande importance aux pénaltys, coups francs et corners et je les ai toujours beaucoup travaillés. C’est une habitude que j’ai gardée en tant que coach : Deux fois par semaine, on reste quelques minutes de plus sur le terrain après l’entraînement pour travailler ces phases. Il faut beaucoup de pratique et surtout ne pas restreindre sa créativité. Quand on a une idée, il faut profiter de l’entraînement pour l’essayer. De mon côté, je dois évaluer la meilleur technique de tir pour les différents joueurs. Certains sont meilleurs pour tirer du coup de pied, d’autres pour brosser les balles.
Quel est l’objectif de Mamer cette saison ?
La première des choses, c’est d’atteindre les 40 points. Après, on fera tout notre possible pour jouer dans le haut du tableau et on verra où ça nous mènera.
Il y a deux saisons, l’objectif annoncé d’entrée de jeu était le Top 4. Pour quelle raison êtes-vous plus prudent maintenant ? Est-ce pour enlever de la pression ?Alors, oui, nous réalisons actuellement un bon début de saison. Mais il faut rester réalistes. Nous avons 13 nouveaux joueurs. C’est énorme. Nous avons également de nouvelles personnes dans le staff. En soi, cette saison est une saison de transition. Définir le Top 4 comme objectif serait très présomptueux. Pour l’instant, l’équipe tourne bien. Mais les automatismes seront-ils toujours aussi bien ancrés quand on sera dans une moins bonne forme? Il ne faut pas encore les considérer comme acquis. Les joueurs auront toute la saison pour les consolider.
Andy Foyen
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